Monday, April 16, 2007

2007-03-26 de Mayabe à Mayari: 92 km

Température: plusieurs averses chaudes comme en juillet chez nous.

En partant, toute une côte à descendre. Elle me fait peur. Ça commence bien. Je la descends à pied puis j'embarque. Mon frein avant frotte du côté droit. Après quelques kilomètres, au coin de l'autoroute qui entoure Holguin, on s'arrête. On ne sait pas comment arranger mon frein. Un jeune cubain qui s'entraîne pour des compétitions de vélo vient à ma rescousse. Il arrange mon frein en moins de deux (bizarre d'expression). Je saurai comment faire une prochaine fois. Il a fini son entraînement pour la journée, il nous accompagne un petit bout. Il dit être le meilleur cycliste du coin. Il nous quitte à l'intersection pour Mayari.

On voit au loin de gros nuages noirs. On y va quand même et on se fait mouiller plusieurs fois dans la journée. Il y a aussi beaucoup de vent de face. C'est dur mais c'est la première journée, alors on est en forme.

Toutes sortes de véhicules se partagent la route: vélo, autos neuves et très vieilles, camions laissant échapper des fumées noires écoeurantes, chargés de monde ou d'autres choses, de vieux bus bondés de cubains et des autobus de touristes luxueux, des charettes tirées par un cheval maigrichon ou des boeufs soutenant une lourde poutre sur leur cou comme des esclaves.

On arrive assez vite dans les côtes. Je force pas mal. En descendant une côte, je vois quelques petites chevrettes tant sur le côté de la route qu'au milieu de celle-ci. Greg est devant moi. Je le suis. Il passe à côté de la petite chèvre qui le regarde étonnée. Puis, elle me regarde aussi. Elle hésite. Par oèu ira-t-elle? Elle a bien le temps de me voir. Je crois qu'elle va continuer à traverser la rue. Mais, juste comme j'arrive, elle décide de revenir sur ses pas, d'aller trouver sa maman et, je fonce dedans. Je tombe ou plutôt je plonge sur l'asphalte mouillée. Je glisse sur le côté puis m'arrête. Rien de cassé, seulement des égratignures et un guidon croche que je redresse facilement. Je ne vois pas la chevrette. Elle doit avoir plus mal que moi.

Mayari n'arrive pas. J'ai faim. Les côtes, le vent de face et la pluie épuisent. À Cueto, petit village, on s'arrête à ce qui semble être un petit restaurant. Ils n'ont que des "bombones". Le gars nous emmène à une maison oèu on nous offre "arroz congri, huevos y pan con cafe cubano y algunos puros" (riz avec fèves noires, oeufs et pain avec café cubain et quelques cigarres). On mange dans la cuisine au fond de la maison. C'est un spectacle en soi, ce petit coin oèu les vieux chaudrons d'empilent. Sur le poêle, un chaudron plein de arroz congri. On nous demande 10 pesos. Le gars, tellement content, donne des cigarres à Greg. On croit qu'il veut nous les vendre, on refuse. Mais non, il veut vraiment nous les donner. Ce qu'on ne comprend pas sur le coup, c'est qu'il nous a demandé 10 pesos nationales, pas 10 pesos convertibles. Ça veut dire qu'on a payé 24 fois le prix demandé. On les a amplement payés ses cigarres.

Puis, on repart. Il reste 30 km qui nous en paraissent 50. Les fesses se font sentir. Je suis Greg de près pour qu'il me cache du vent. À peine séchés que la pluie reprend. Je me console en me disant que dans quelques jours, sous un soleil écrasant, je vais la regretter cette pluie.

Dernière côte pour Mayari. On voit le village s'étendre du haut de la butte. Enfin arrivés! On se rend à l'hôtel Bitiri, seul endroit oèu dormir selon nos livres. C'est fermé pour cause de rénovation. Un gentil monsieur nous emmène à une casa pariticular (bed and breakfast). Charmant! Il y a déjà 3 autres cyclistes, des espagnols, une femme et deux hommes, des professeurs qui ont pris un mois de congé. Ils font le circuit en sens inverse. Quelle chance! Ils nous donnent des informations précieuses qui nous décident à changer notre itinéraire. Le campismo oèu nous voulions dormir en route est fermé. Il faudrait faire 100 km dans les côtes, sous la pluie, contre le vent pour se rendre à Moa. Pas question! On est en vacances quand même! On nous propose d'y aller en camion en partant à 6h00 du matin. À voir les dits camions, pas tentant du tout. On ira à Banes demain, 58 km, c'est mieux!

Souper aux calmars en sauce avec riz, salade et plantains frits. Cerveza Cristal. Greg adore ses calmars. Quant à moi, la seule odeur me lève le coeur. Alors, Greg se régale pour deux. Un bon brossage de dents est requis pour m'embrasser.

J'essaie de parler avec la dame espagnole. Je la comprends assez bien mais pour trouver mes mots, c'est autre chose.

Je reçois un message texte de Manon L: gouvernement minoritaire sans Charest. Quoi? Ai-je bien lu?

No comments: