Thursday, April 19, 2007

2007-03-29 De Guardalavaca à Hoguin: 60 km

Température: pas de pluie! Soleil et nuages.
Route: valonneuse avec quelques longues côtes.

On n'a pas bien dormi ni l'un ni l'autre. D'abord, j'ai décidé d'aller dormir dans l'autre lit. Chaque petit mouvement de Greg se répercutait sur moi par le matelas. Ensuite, les moustiques. Les maudits maringoins! Sont-ils nécessaires aux éco-systèmes? Non mais vraiment, c'est une peste! Toute la nuit, j'ai sommeillé entre leurs attaques vicieuses. Greg a diminué leur possibilité d'entrer dans notre forteresse en mettant une serviette au pied de la porte. Puis, il y avait une odeur que je ne saurais décrire. Pour trois fois le prix d'une casa particular... il faut bien être à Guardalavaca!

Petit déjeuner au restauant la Roca, belle vue sur la mer. Une peu tannés des huevos (oeufs), on prend des tostadas (toasts), marmaleda y queso (fromage), naranja (orange) y cafe con leche. Leur pain est toujours un peu sec et sans goût. Même le pain d'hier soir, on dirait du pain hot-dog cheap un peu sec. C'est pour dire! Par contre la marmelade de goyaves était succulente tout comme l'orange et le café.

Enfin, on quitte ce motel décevant mais je suis bien contente d'avoir goûté à la mer (au figuré et au sens propre). La route est belle, le pavé en meilleure condition que ce qu'on a connu jusqu'à maintenant. Ça roule plus vite. Beaucoup d'autobus de touristes dont certains autobus chinois, signe de leur présence ici, même si on ne voit pratiquement aucun visage asiatique. Moins de charettes à chevaux et encore moins de charettes à boeufs. Encore pas mal de vélos et de camions qui dégagent une fumée noire axphyxiante. Je prends en photo un autobus bien spécial, qui me fait un petit serrement au coeur: un autobus jaune de chez nous. Oui, oui, avec "Écoliers" écrit devant et derrière, bien en vue. C'est le deuxième qu'on voit.

L'environnement nous paraît moins pauvre que les derniers jours. Maisonnettes mieux entretenues, végétation plus luxuriante. Montagnes aux allures particulières en arrière-plan. Certaines ont l'air de champignons.

Près de Holguin, on s'arrête acheter bananes et oranges à un kiosque en bord de route. Mmm! C'est bon!

Arrivés à Holguin, on est accueillis par la statue de Che jalousement gardée par un soldat. Il se méfie de nous quand il me voit me rendre près de la statue. Je lui demande de l'oeil si on peut prendre une photo. Il fait signe que oui. Une fois partis, il vient inspecter l'endroit. Qu'aurions-nous pu y faire de mal?

On trouve notre chemin dans le dédale de sens uniques jusqu'à la casa particular qu'on avait choisie. La dame dit qu'il n'y a pas de place mais seulement après qu'on lui ait dit que c'était pour une nuit. Elle nous conduit à une autre casa. Garage pour nos vélos. Jolie chambre. Eau chaude pour la douche. Accès à un jardin intérieur. L'homme de la place, très gentil, parle quatre langues: espagnol, français, anglais et allemand. Il se dit poète et nous récite sur le champ un poème qu'il a composé en français. Les trois amis: l'amour, la vie et la lumière. J'en ai des frissons. On apprend plus tard qu'il est aussi ingénieur électronique, diplôme jauni au mur: 1982. Il n'a jamais travaillé dans sa branche: $15.00 par mois. C'est plus payant d'aider ses parents à tenir la casa particular. Quand il apprend que Greg est médecin, il lui demande de prendre la pression de sa mère. On se rend donc à l'arrière de la maison où elle est couchée. Prothèses aux hanches. Pression 160 sur 100, pouls à 60. Médicaments qu'on n'utilise plus chez nous. Sachant que je suis psychiatre, il parle de l'anxiété de sa mère. Devinez quoi? On l'a fait se lever et marcher. C'est bon pour la pression, pour ses jambes et pour l'anxiété, non? Il nous remercie avec un bon café cubano. La dame nous parle de ses deux garçons et de ses petits-enfants. Je réussis à la comprendre et lui parler un peu. Je traduis pour Greg.

Sortie en ville. On fait la découverte des parcs mais pas avant de prendre deux bières et sandwichs au pain sec avec fromage genre Kraft (20 minutes d'attente pour faire un sandwich?) sur une terrasse d'où on regarde les passants. Deux ivrognes nous repèrent facilement et mendient. Ils n'insistent pas. La population ici comme à la Havanne est une vraie macédoine de divers phénotypes: noirs, latino, européens. Il ne manquent que les asiatiques. Ils sont fiers de leur apparence, coquets, bien mis. C'est autre chose pour les édifices. De si beaux édifices aux allures espagnoles en décrépitude. C'est triste à voir. Fenêtres manquantes, la pluie y entrant, combien de temps avant qu'ils ne tombent en ruine.

On découvre des magasins, quelques restaurants et plusieurs musées. Aucun effort n'est mis pour attirer l'oeil. C'est froid, très ordinaire, presque caché. Rien pour attirer les touristes. On n'en a vu que deux d'ailleurs. Quelques téléphones cellulaires, beaucoup de téléphones publics. Il n'y a d'esthétiques qu'eux-mêmes et peut-être l'intérieur des maisons, bien caché aux yeux des passants.

On mange dans un resto recommandé par nos livres: Dimar. Les crevettes sont bonnes, c'est vrai mais il n'y a aucune ambiance. Les gens entrent surtout y acheter de petits flacons de rhum, peu de bouffe. Et la toilette? Pas de siège, le tour mouillé d'urine et pas de papier de toilette. Faudra trouver un autre resto la prochaine fois. On continue notre tour des parcs. Toujours la même impression d'une petite ville qui a déjà été élégante et qui est maintenant à l'abandon.

Retour à la casa. J'écris en me berçant dans le jardin intérieur au son de la musique locale et américaine, en buvant rhum et Pina Colada.

Quel bonheur!

1 comment:

tom-francoise said...

Ça doit être long écrire tout ça, t'es bonne lâche pas!

Françoise