Tuesday, April 17, 2007

2007-03-27 De Mayari à Banes: 58 km

Température: plusieurs averses chaudes.
Déjeuner avec nos camarades espagnols. Ils parlent Valenciana entre eux, dialecte qui ressemble plus au français que le Catalan. Eux iront à une plage aujourd'hui puis à une montagne demain pour ensuite retourner à Santiago et faire la boucle sud-est. Ils nous invitent mais on décide de partir seuls. Étonnant, n'est-ce pas? Ils nous racontent leurs aventures de voyage. Une nuit cachés au campismo fermé, une nuit sous la tente à la plage avec les maringouins, une nuit dans un dortoir étudiant infesté de coquerelles et de merde. Yark! On va à Banes!
Les places oèu les étrangers peuvent dormir à Cuba sont rares et les gens ne sont pas libres de nous inviter chez eux. S'ils se font prendre, ils doivent payer une amende qui correspond à un an de salaire. Imaginez ça chez nous!... Et quand je pense à tous les motels, hôtels et BB dans tous les villages chez nous, qui peuvent accueillir tout le monde. C'est comme les magasins. On ne les voit pas. Oèu achètent-ils leur linge? Les maisons ne semblent pas très propres, comment font-ils pour être si propres sur eux-mêmes? Comment vivent-ils? Oèu achètent-ils leur bouffe? On ne voit pas de marché. On aperçoit de petites pharmacies, barbiers, écoles, centres de santé. C'est tout.
On revient sur nos pas sur 16 km puis on prend une route de campagne (comme s'il y avait autre chose que des routes de campagne!) très peu achalandée. On passe des plantations de cannes à sucre et de bananes. Je fais très attention quand on rencontre des chèvres maintenant. Les chiens sont bien plus intelligents. Ils nous regardent et semblent comprendre que ce serait dangereux de venir devant le vélo mais les chèvres ont un regard vide, bête. Elles n'y comprennent rien. Elle sont juste jolies.

Pas de grosses côtes. C'est doucement vallonneux mais encore le vent de face. On roule parfois à 12 km/hre sur le plat.

Sur le bord de la route, des manguiers. J'en cueille 4, très dures. Elles mûriront dans mon sac.

En arrivant à Banes, un homme à vélo accoste Greg pour l'emmener à une casa particular. Je lui dis: "No necessitamos une casa. Ya, tenemos una." Il nous dit que oui, c'est la sienne. Je répète, il répète, puis dit: "Vos espera!" OK, là, j'ai compris. Il est venu nous chercher. L'homme de la casa oèu nous étions la nuit dernière a réservé pour nous chez Ilma à Banes. Donc, on le suit. C'est une belle grosse maison coloniale du temps d'avant la révolution. Colonnades et plafonds immensément hauts. Les portes de notre chambre donnent sur une véranda spacieuse, ombragée de vignes fleuries. Après une bonne douche chaude, on va se promener en ville. On mange dans un vrai resto. Crevettes grillées et salade, dos cervezas. Une petite fille en costume d'école entre, se fait embrasser pas un homme qui semble être son père et par l'autre, son grand-père. Elle ressort avec une barre de chocolat. D'autres jeunes viennent acheter des helados (crème glacée). Quatre touristes entrent avec un guide. Ils semblent parler allemand. J'en parle parce que les touristes, à date, sont rares.

Puis, nous allons visiter el museo indio-cubano. On y voit des poteries, des outils et objets religieux ayant appartenu aux indigènes qui se sont fait complètement raser par les envahisseurs. On trouve à Banes une centaine de sites archéologiques. Le guide nous amène ensuite à une boutique-souvenir (j'achète un petit bol) et à une exposition d'oeuvres faites avec des choses de la mer. Amusant, sans plus! Sur la place Marti, l'église oèu Fidel s'est marié et un alcoolique qui nous suit en se montrant la bedaine pour mendier. On continue notre promenade dans la ville. Plein de gens sur les trottoirs, très bien mis, reviennent du travail. Autre parc, autres mendiants et le même que tantôt. Nous a-t-il suivis?

Retour à la casa. Manon nous a envoyé un autre message: gouvernement libéral minoritaire. Charest est rentré, ADQ forme l'opposition. Et ben!



On mange seuls dans notre cuisinette avec service privé: pescado, arroz congri, chicharita de platana y vino de uba (genre de Porto fait à Cuba).

Que ferons-nous demain? Guardalavaca? Probablement. Greg me rappelle deux anecdotes que j'allais oublier. Hier, un vieux, très vieux monsieur nous a salués en disant: "Victoria!" Il a du participer à la révolution celui-là. Et ce matin, en sortant de Mayari, pendant une pause sur le haut de la bute, un autre beau vieux monsieur sort d'on ne sait oèu, nous interpelle, nous dit qu'il connaît des poètes québécois. Il connaît Léo Ferré et il se met à nous chanter une de ses chansons traduite en espagnol avec coeur et passion. Quel beau début de journée!

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